Cet enfant qui nous déborde

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L’essentiel est de ne pas rester seul avec la sensation qu’un enfant nous « déborde ».
L’enfant a sa propre logique, le développement du bébé est traversé par des éléments pulsionnels, des tensions, des moments d’agressivité, ce qui nous inquiète : on anticipe le pire pour son avenir : que va-t-il devenir ? Mais l’enfant a besoin d’évacuer son énergie pour se développer, et il est le premier troublé par ses élans pulsionnels.

Ce ne sont pas les enfants qui sont difficiles, ce sont les contraintes qu’on leur impose.
Avant 3 ans, le petit enfant a besoin de vivre dans un petit cercle d’enfants. Il faut mettre à sa disposition les moyens de se construire malgré l’absence de ses parents. La socialisation c’est prendre en compte l’autre sans renoncer à être soi-même.
C’est quand l’adulte entend les difficultés de l’enfant qu’il l’aide à se socialiser. Il s’agit d’accompagner l’enfant selon ses capacités vers son identification et sa propre construction.

Les enfants ont besoin de se confronter au « vivant », à l’autre : pulsion d’emprise. L’adulte est là pour contenir par le regard, et entretenir un « bain de langage » dans lequel il va évoluer.
Le besoin de bouger fait partie d’une énergie vitale : le mouvement lui permet de se confronter au principe de réalité : limites corporelles, capacités. Le fait de pouvoir bouger librement lui permet de construire sa personnalité, sa connaissance de son corps, son estime de soi et de ne pas s’effondrer à chaque frustration.
La contenance corporelle durant les soins lui permet de s’engager dans une coopération, d’installer les conditions propices au développement des compétences de l’enfant.
Le respect du corps et des initiatives de l’enfant lui permettra de se développer.

L’important c’est de ne pas perdre le regard contenant sur l’enfant.

Isabelle Deligne, médecin.

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novembre 2018 PDF - 161.2 kio
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