La valorisation et la conservation du site gallo-romain de Châteaubleau est essentielle, tant en termes de conservation du patrimoine que de dynamique touristique.
Le site de Châteaubleau est une agglomération secondaire, en même temps qu’un site cultuel, lieu de pèlerinage, qui comprend de l’habitation, de l’artisanat, un ensemble cultuel, un sanctuaire d’eau et un théâtre. Il est situé à la frontière avec trois peuples gaulois : les Sénons (Sens), les Meldes (Meaux) et les Parisii (Paris). C’est un site fouillé presqu’entièrement qui permet de connaître tous les aspects de la vie gallo-romaine et qui a livré des éléments exceptionnels que sont les tuiles avec de l’écriture gauloise et la fabrication de fausse-monnaie.
L’habitat est varié, soit de simples demeures, soit des domus, grandes demeures composées de plusieurs pièces, parfois disposées autour d’un patio. Les artisanats retrouvés sur le site sont nombreux : fabrication de céramiques et de tuiles, tabletterie, tanneries, fabrication de fausse monnaie…
Un ensemble cultuel était composé d’un alignement de cinq temples dans une enceinte rectangulaire. Quelques fanums (temples) ont été trouvés ailleurs, comme sur une parcelle située à l’ouest et au sud des Grands Jardins. Un puits rituel près d’un des temples contenait de belles statuettes d’animaux et des ustensiles en bronze.
Le sanctuaire de source est implanté au nord de l’agglomération, distant de plusieurs centaines de mètres. Il est composé d’une galerie sur trois côtés entourant une cour dans le centre de laquelle un bassin double était rempli d’eau. Les pèlerins entraient dans l’eau pour en recevoir les bienfaits. Des ex-votos représentant des yeux, des statuettes de Vénus et de déesses mères ont été retrouvés dans les bassins.
Le théâtre a été édifié au IIe siècle de notre ère. Comme les théâtres romains, il disposait d’un mur de scène, d’une scène, d’un orchestra et de cunei (quartiers) composant la cavea (les gradins), dans lesquels s’installaient les spectateurs sur des sièges, ici en bois. Il pouvait accueillir environ 3 000 spectateurs. On pense que les représentations avaient un lien avec le culte, le théâtre étant situé à côté de l’ensemble cultuel.
Ces éléments ont été rapidement détruits et récupérés, car des fours à chaux ont été implantés dès le Ve siècle puis au XVe siècle dans le théâtre et dans un des fanums à l’époque carolingienne, sans doute pour fabriquer la chaux nécessaire aux nouvelles constructions religieuses des Hospitaliers, ainsi que pour l’église.
Le sanctuaire de source et une partie de l’ensemble cultuel sont inscrits Monuments Historiques en 1969 et 1981 ; le théâtre est en partie classé et en partie inscrit en 1983.